Bonsoir ou bonjour, et bienvenue sur Lune de Cendres, cent histoires de Kaidan, votre podcast d’horreur japonaise.
Un podcast à « parution mensuelle flottante », basé sur la nouvelle Lune, qui se cache tout les 28jours environ, enfin à quelques poils de kitsune et tanuki près mais ne chipotons pas.
Lune de Cendres, le podcast donc; qui vous proposera chaque mois une histoire délicieusement horrifique, une creepy pasta, une vieille légende oubliée ou tout simplement d’ouvrir une boite interdite.
Chaque mois un nouveau récit, chaque mois une nouvelle peur développée, car oui, il y aura de tout dans mes histoires.
Et pour ouvrir cette…
« Enfin!! C’est pas comme si on attendait depuis le teasing » me direz-vous et vous n’auriez pas tord; mais voici ce premier véritable épisode, et je vous propose donc sans plus attendre, d’entrer enfin dans le vif du sujet:
Vous êtes assis dans ce sanctuaire abandonné, entouré de vos amis à contempler le ciel sans lune [1]; à regardez vos pieds, le sol, partout, sauf les yeux de vos camarades, c’est toujours difficile d’être le premier à lancer l’histoire.

Mais après quelques raclements de gorge et bruit de tissus sur le parquet ancien, une première conteuse se lève, s’avance, prend une grande respiration et tape deux fois dans ses mains…
Mukashi mukashi, hyakki yako…
Bienvenue dans cette première histoire, créée spécialement pour vous plonger dans l’horreur…

Oui mais, de quoi t’es-tu inspirée pour cette histoire?:
.+*La minute historiquo-réalistique:*+.
Dans cette première histoire, je suis partie d’une superstition réelle: celle disant que si on se coupe les ongles pendant la nuit, on ne sera pas présent à la mort de ses parents ou on risque d’avoir un décès dans son entourage.
Suivant les régions et les gens, la superstition change et peut aller jusqu’à la mort de celui qui a osé touché ses orteils de nuit sous la pluie , mais elle reste toujours en rapport avec l’idée d’une perte.
Probablement parce que la superstition est si vieille qu’à l’époque, se couper les ongles a la lueur tremblotante d’une lanterne ou d’une lampe était le meilleur moyen de se blesser et à terme de gangrener. Oui parce que certaines « superstitions » sont basées sur le bon sens, quand on y pense.
Passons ensuite à la création de notre esprit/fantôme/revenant/démon: Jin-Ei, 人影 , en VO. Ce prénom est formé de deux kanjis et veut littéralement dire 人(hito) « personne » et 影(kage) « ombre » soit l’Ombre d’une personne. (Ca peut aussi être compris comme « âme »)
Un nom qui convient donc particulièrement bien à notre créature.
Mais justement, qu’est-donc Jin-Ei, notre créature?
Dans la littérature folklorique japonaise on trouve diverses créatures.
Les plus connus sont les yokais, « yokaux » si vous connaissez l’excellent podcast Librairie Yokai
Au milieu de ces créatures, qui peuvent contenir aussi suivant la personne qui fait le classement, les mononokes, les kamis et d’autres encore, on trouve la grande famille des Yurei. [2]
Mais qu’est-ce donc qu’un yurei me direz vous. Et bien il s’agit tout simplement de fantômes. De fantômes issus de l’âme humaine. Pas toujours malveillants d’ailleurs; c’est la représentation typique des fantômes japonais: habillés de blanc, pâles, de longs cheveux noirs et raides, les pieds inexistants et les mains relevées, cassées hauteur des poignets et doigts recroquevillés vers le bas. Vous voyez le fantôme qui sort du puis/ de la télé dans Ring?
Notre adorable Sadako? Et bien voilà, la représentation du yurei par excellence.
Pour être plus précis, disons que les Yurei sont la méta-famille des fantômes.
Elle se divise en différentes classes dont la plus connue est les Onryo: les fantômes vengeurs: des gens décédés de mort violentes ou de suicides, avec énormément de ressentiments et/ou une grosse envie de vengeance, ou simplement des rites funéraires pas totalement accomplis. Ces esprits resteront ici bas jusqu’à ce que leur soif de vengeance ou de reconnaissance soit éteinte, que les rites funéraires soient exécutés correctement ou pour les cas les plus graves, qu’ils se soient faits exorcisés.
Ils ne vont pas forcément se venger sur leurs tortionnaires, car suivant les circonstances de leur trépas, ils peuvent être attachés a leur meurtrier ou à l’endroit de leur décès, et le faire payer a tout ceux qui passerait par là: nouveaux habitants ou simples passants, des gens complètement étranger à leur mort mais qui en subiront les conséquences; pouvant devenir à leur tour des Onryo, esprits vengeurs [3]
Et si certains talismans offrent une protection contre ceux-ci, comme les ofuda il se pourrait bien qu’a terme, cela ne soit pas suffisant et que le fantôme reviennent assouvir sa vengeance. Soyez donc prudents…
[1] Oui ben je fais ce que je peux avec l’illustration par IA, qui a du mal avec les nombres et le concept de ciel sans lune, entre autres mais promis si je gagne de la podcast money, je ferai illustrer chaque épisode par une humaine dont je paierai les services, comme pour l’habillage de ce podcast, fait par Kirin, mais voyez-vous ça coute des sous réels que je n’ai pas pour le moment
[2] Pour plus d’infos sur ce classement je vous dirais d’aller voir chez les spécialistes, tous ne sont pas d’accord entre eux et certains place par exemple yokai et kami dans deux branches totalement différentes là ou d’autre diront que « boarf, on dira qu’ils sont cousins ils font partie de toute façon du surnaturel japonais »
[3] Ce qui a terme serait vraiment embêtant, vous imaginez le nombre d’esprits courroucés à calmer et les dommages qu’ils pourraient faire avant d’être neutralisés? Pas étonnant que la vente d’ofudas et de talismans en tout genre fonctionne ultra bien et que les japonais en général ne veulent pas louer/acheter un bien dans lequel quelqu’un serait mort.
Ce qui est une aubaine pour les gens non superstitieux, leur permettant de s’installer dans des biens autrement hors de prix… Cependant à leurs risques et périls…
